You are currently viewing Communication concernant le Skyclarys – avril 2024

Skyclarys est disponible en France depuis janvier 2024 pour les patients avec Ataxie de Friedreich
(AF) de plus de 16 ans qui sont affiliés à la sécurité sociale française sous réserve d’une prescription hospitalière par un neurologue ou neuropédiatre du réseau expert des filières BRAIN-TEAM et FILNEMUS, de l’absence de contre-indication et d’un suivi spécifique. A ce jour, la France est le seul pays d’Europe où Skyclarys est disponible.
L’arrivée de Skyclarys en janvier 2024 a nécessité, pour le réseau de référence, un important travail
de coordination nationale, ainsi qu’une réorganisation locale des centres qui doivent faire face à
une charge de travail accrue. Entre janvier et mars, le traitement a été dispensé à des patients ayant
en majorité une forme légère à modérée. Des patients avec une atteinte plus sévère ou des contre-
indications relatives ont pu aussi recevoir ce traitement après l’aval d’une réunion de concertation
pluridisciplinaire.
Fin mars 2024, 140 patients sont déjà inclus dont 77 avec traitements instaurés. Après discussion
collégiale, le réseau de référence fait le choix d’élargir la prescription, le score SARA < 30 ne fait plus
partie des critères pris en compte. Néanmoins, il est important de comprendre que la décision de
prescription reste évaluée en fonction du rapport bénéfice/risque attendu selon l’état de chaque
patient et est de la responsabilité du neurologue.


I. Qu’est-ce que Skyclarys (Omaveloxone) ? Comment est-il toléré?
Skyclarys protège du stress oxydatif et favorise la production énergétique. Dans les études cliniques,un bénéfice a été montré chez des patients atteints d’AF de plus de 16 ans, ayant une maladie débutante. Au terme d’un an de traitement, il existait une différence de l’échelle neurologique mFARS de 2,4 points (c’est à dire environ 2,4%) entre les patients traités par rapport au groupe non traité. Une étude de suivi à plus long terme a montré que la maladie progresse malgré tout chez tous les patients, mais elle suggère que cette aggravation est moins rapide chez les patients traités.
Les effets indésirables étaient : élévation du taux d’ALAT et maux de tête (37,3 % chacun), nausées
(33,3 %), élévation du taux d’ASAT et fatigue (21,6 % chacun), diarrhées (19,6 %), douleurs
oropharyngées (17,6 %), douleurs dorsales et musculaires (13,7 % chacun), et diminution de l’appétit
(11,8 %). La majorité des événements s’est produite au cours des 12 premières semaines de
traitement et était généralement transitoire et réversible.


II. Que signifie une prescription en accès précoce ?
L’accès précoce est une autorisation exceptionnelle accordée en dehors des règles habituelles qui
s’appliquent aux médicaments. En effet, concernant le Skyclarys, il y a encore plusieurs étapes
réglementaires, qui sont actuellement en cours et qui prendront plusieurs mois. L’accès précoce
permet de délivrer ce traitement, sans attendre la fin de ces étapes réglementaires.
L’accès précoce nécessite toutefois un recueil obligatoire de données pour s’assurer que le
médicament est sûr et efficace en conditions réelles d’utilisation. Le laboratoire déclare sans délai
tout effet indésirable suspecté d’être dû au médicament.


III. Est-ce que tous les patients peuvent bénéficier de ce traitement?
Il existe des contre-indications de prescription dans le RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit) émis par les autorités de santé : insuffisance hépatique sévère, élévation importante des
transaminases et/ou de la bilirubine, insuffisance cardiaque congestive et grossesse en cours. Dans ces cas précis, Skyclarys ne sera pas proposé et pourra être interrompu si ces événements
surviennent sous traitement.
Par ailleurs, deux points d’attention sont soulevés par le réseau expert :
● Il n’y a aucune donnée d’efficacité, ou de tolérance chez les patients avec diabète
déséquilibré, antécédent d’insuffisance cardiaque ou arythmie qui étaient exclus des études.
● L’effet bénéfique a été montré seulement chez les patients avec une AF modérée.
Par conséquence, outre les contre-indications émises dans le RCP, des préconisations sont émises
par le réseau expert :
● Réserve, à discuter au cas par cas : atteinte neurologique évoluée, diabète déséquilibré,
diminution de la fraction d’éjection (FE<50%), antécédent récent d’insuffisance cardiaque,
arythmie/flutter, greffe cardiaque
● Vatiquinone : le double traitement pourra être proposé si le patient a terminé un an de
traitement par Vatiquinone en phase d’extension.
● Idebenone : surveillance accrue en cas d’association avec l’Idebenone à fortes doses.


IV. Comment savoir si je peux bénéficier du traitement, qui va pouvoir le délivrer ?
La décision de délivrance du traitement est strictement individuelle, prise avec le neurologue ou
neuropédiatre référent, en fonction de l’état clinique (en particulier neurologique et cardiologique)
et de critères biologiques (en particulier hépatiques). La décision de prescription est évaluée en
fonction du rapport bénéfice/risque attendu selon l’état individuel de chaque patient.
Seuls les neurologues et neuropédiatres des filières Maladies Rares BRAIN-TEAM et FILNEMUS
peuvent assurer cette délivrance, via une plateforme qui leur est spécifiquement accessible.
Sites des centres prescripteurs : https://brain-team.fr/ et https://www.filnemus.fr/.


V. Comment vont se dérouler les visites ?
Lors de la première visite, un examen neurologique sera réalisé, le dernier bilan cardiologique
(échographie cardiaque, ECG, compte-rendu de la dernière consultation) sera étudié et, idéalement
avant cette consultation, une prise de sang sera faite (ASAT, ALAT, Bilirubine totale, Bilirubine libre,
BNP ou Pro-BNP, bilan lipidique, glycémie, HbA1c et ß-HCG pour les femmes). Skyclarys diminuant
l’effet des contraceptifs hormonaux, il est conseillé aux femmes d’avoir une contraception efficace
ne reposant pas uniquement sur des hormones (association à un stérilet non hormonal ou
préservatif).
Si l’inclusion est décidée, une 2ème consultation est programmée, comprenant un examen
neurologique, une prise de sang et un questionnaire sur la qualité de vie qui permettront la
délivrance du traitement. Si la visite précédente date de moins de 1 mois, cette visite pourra être
écourtée ou réalisée par téléconsultation. Une date d’instauration sera convenue entre le
prescripteur et le patient.
Un bilan biologique tous les mois pendant les trois premiers mois puis à 6 et 12 mois sera demandé.
Le suivi aura lieu lors des consultations à 3 mois, 6 mois, puis tous les 6 mois, comprenant un
examen neurologique, vérification des résultats de la prise de sang, et le remplissage du
questionnaire sur la qualité de vie.

CRMR NEUROGENETIQUE : Pr A DURR, Dr C EWENCZYK
Filière des maladies neuromusculaires rares (FILNEMUS) : Pr S ATTARIAN

Pour poser une question, merci de répondre à  : recherche@afaf.asso.fr